2014-2021... du projet à l'inauguration.
L’histoire commence au début de l’année 2014 lorsqu’un apiculteur d’Estavayer-le-Lac souhaitant prendre sa retraite a décidé de céder ses ruches et ses colonies d’abeilles à notre Fondation.
Les abeilles seront déménagées au printemps et installées devant la maison avec une vue imprenable sur le lac Léman et la chaine des Alpes. L’endroit plaît bien aux abeilles qui se multiplient rapidement.Le rucher s’agrandit, les ruches se diversifient et le lieu devient un lieu d’apprentissage pour de nouveaux.elles apiculteurs.trices. Il est temps de proposer un nouvel habitat plus grand qui permettrait un contact plus intime et confortable avec les abeilles : l’idée du pavillon-rucher était née!
Bonne idée mais où l’installer? (2017)
La place ne manque pas autour de Fleur d’Epine mais il faut choisir le bon endroit et bien sûr obtenir au préalable toutes les autorisations requises. C’est Alexandre avec l’aide de plusieurs amis géobiologues qui étudiera l’ensemble du site afin de déterminer l’endroit le plus favorable pour l’implantation du pavillon-rucher
Les baguettes de sourciers et les méninges ont bien «chauffés» durant cet après-midi pour trouver les différents réseaux telluriques qui peuvent influencer les abeilles (positivement ou négativement).
Geobio-habitat
Alexandre Champendal, géobiologue mais également apiculteur passionné, a réalisé un important travail de recherche et d’étude sur les influences des phénomènes cosmo-telluriques sur la pratique apicole.
Le terrain est plat, bon ensoleillement, à l’abri du vent, de l’eau à proximité et suffisamment de place et de dégagement, … C’est décidé ! ce sera à cet endroit et on plante un petit piquet pour marquer l’endroit exact où le pavillon-rucher devra être construit.
La forme sera hexagonale comme l’alvéole de l’abeille et la construction sera entièrement réalisée en bois issu des forêts de notre commune. Alexandre étudiera aussi avec l’aide de son ami Stéphane Cardinaux les dimensions intérieures (respect des «proportions divines» et du nombre d’or).
Les ruches seront installées à l’extérieur avec une ouverture grillagée vers l’intérieur du pavillon.
Les démarches administratives et le financement (2018-2019)
Le dossier du permis de construire est déposé au Canton et mis à l’enquête publique en août 2019. Le permis de construire est délivré en octobre 2019. En parallèle de la procédure administrative, des démarches de recherche de fonds sont entreprises notamment une demande de participation auprès de la Loterie romande qui acceptera en décembre 2019 de financer une partie des coûts de construction.
La réalisation du pavillon-rucher peut démarrer.
Le dossier administratif étant validé, l’équipe « travaux » finalise les détails et se prépare à la construction du pavillon-rucher. Nicolas Reymond, de la Vallée de Joux, est le menuisier/fustier qui s’occupera de l’essentiel de la construction du pavillon et plus particulièrement des parois en rondins de bois (fustes). Concrètement, le pavillon … c’est lui !
Dès l’automne 2019, il commence par repérer dans les forêts voisines les arbres qui fourniront le bois de construction et qui seront abattus lors d’une phase lunaire favorable (dernier quartier de lune lorsque la sève de l’arbre descend sur les racines du tronc). Les billons de bois devront néanmoins encore sécher un peu avant de pouvoir être façonnés. Nicolas profitera de cette période pour rejoindre au début du printemps 2020 sa « cabane » en Alaska comme il le fait chaque année depuis plusieurs dizaines d’années.
Mai 2020
L’hiver est définitivement derrière nous et les travaux d’aménagement du terrain peuvent débuter.
Olivier Barbary (ABC Conception et Réalisation à Orny) et ses engins débarquent à Fleur d’Epine pour égaliser le terrain et réaliser une plateforme en grave et sable sur lequel le pavillon sera construit. Démarrage du chantier de terrassement avec le 1er «coup de pioche» qui est donné le 7 mai 2020!
La forme hexagonale de la plateforme sera construite autour du piquet de repérage installé en automne et qui n’a pas bougé depuis. 2 bennes de grave et de sable compacté seront nécessaires pour créer une belle plateforme parfaitement horizontale et plate.
Le piquet de repérage est toujours là mais il est désormais enterré dans la plateforme qui est épaisse de plus de 55 cms par endroit. Nicolas revient d’Alaska au printemps et prépare durant tout l’été dans son atelier à Montricher les rondins et tous les autres éléments en bois du pavillon (poutres, charpente, arêtiers, gouttières, encadrements des portes et fenêtres, etc.). Mi-septembre, il déménage tous les éléments « pré-fabriqués » et installe son matériel à Fleur d’Epine. Il fait encore beau et chaud mais les abeilles au rucher se prépare déjà pour l’hiver.
La construction du pavillon commence avec la pose des fondations constituée de 6 grosses poutres imputrescibles en chêne. Partie particulièrement délicate : l’installation de la charpente (avec l’aide précieuse de Manoé).
Mi-octobre : les ouvertures pour les ruches et les fenêtres sont découpées et l’installation d’une 1ère ruche commence à donner une idée du rucher. Le 20 octobre 2020, Nicolas pose les fenêtres et termine symboliquement la partie principale de la construction du pavillon avec l’installation de la porte d’entrée. Il est temps d’installer les ruches (vides) que Camille Rithner (Rithner-apiculture a construit à Monthey durant le printemps.
Ces ruches ont été spécialement fabriquées par Camille afin d’être adaptées au pavillon avec des ouvertures grillagées à l’arrière, des fonds et des tiroirs spéciaux, etc.
Fin novembre : il faut se hâter pour installer avant l’hiver la couverture du toit qui sera réalisée en tavillons par Lucien Carrel, maître tavillonneur de Vaulruz et son équipe. Il a été occupé durant l’été et le début de l’automne par la rénovation de toits de chalets en montagne à parfois plus de 1’800 mètres d’altitude et il respecte scrupuleusement les traditions liées à cet art ancestral ainsi que la charte des tavillonneurs.
Recourir, par exemple, à une agrafeuse à pression, est à ses yeux un véritable sacrilège.
Les 4 mois de l’hiver sont consacrés à trouver et choisir les arbres qui doivent notamment avoir poussé à plus de 1’000 mètres d’altitude pour offrir un bois de qualité parfaite pour les tavillons.
1 m3 de bois, travaillé, d’abord en billons, puis en quartiers produira environ 3’000 tavillons. Ils seront réunis en paquet d’environ 165 tavillons qui permet de couvrir une surface de 0,75 m2.
La 1ère ligne (partie inférieure du toit) sera dédoublée pour être plus épaisse et ainsi mieux résister à l’usure due à l’eau de ruissellement plus importante à cet endroit avec la « goutte pendante ». Les arêtiers nécessitent de retailler un à un chaque tavillon jusqu’à obtenir des lignes et des contours parfaits. Les lignes suivantes sont à double recouvrement (à l’horizontal et en longueur). L’épaisseur de la couche comportera 12 tavillons superposés !
Une fois assis sur sa chaule – siège de bois muni de pointes –, le tavillonneur se saisit de quatre tavillons d’épicéa, qu’il dépose en éventail, tel un joueur de cartes dévoilant son jeu, avant de les clouer, à l’aide de sa martèle.
Nicolas revient sur le chantier pour les finitions du toit et la pose des gouttières en mélèze.
Lucien termine sous la neige la toiture du pavillon et met le point final de la construction du pavillon avec la pose à son sommet d’une pointe en cuivre.
Il aura fallu plus de une semaine entière à Lucien et ses 2 équipiers pour couvrir les 35 m2 du toit avec environ 8’000 tavillons et 5’000 clous.
2 décembre 2020 : la construction du pavillon-rucher est terminée et attend impatiemment l’installation de ses occupantes ailées et le début des activités apicoles au printemps prochain.
Sana per apis
Le SPA des abeilles à Fleur d’Epine est réalisé.
Live long and prosper !
